L’apport en gras laitier pendant la petite enfance et résultats à l’adolescence

Des données de plus en plus nombreuses indiquent que le gras laitier n’est pas associé à des effets néfastes sur la santé cardiométabolique ou sur les mesures anthropométriques, ce qui contraste avec certaines recommandations nutritionnelles qui préconisent une transition vers du lait à teneur réduite en matières grasses pendant la petite enfance. À cet effet, une étude prospective de 2022 menée auprès de 796 enfants a exploré l’association entre la consommation de lait (teneur en matières grasses et fréquence) et les résultats anthropométriques et cardiométaboliques plus tard à l’adolescence.

Father pouring milk for his 2 young children

Il est largement reconnu que les produits laitiers fournissent une vaste gamme de nutriments qui favorisent la croissance et le développement. À ce sujet, les recommandations nutritionnelles qui préconisent une transition vers le lait à teneur réduite en matières grasses vers l’âge de 2 ans sont de plus en plus remises en question, étant donné la quantité importante de données indiquant que les gras laitiers ont un impact neutre ou potentiellement bénéfique sur la composition corporelle et la santé cardiométabolique. 

Une étude prospective menée auprès de 796 enfants américains a évalué la fréquence de consommation de lait et la teneur en matières grasses du lait pendant la petite enfance (âge moyen : 3,2 ans), puis recueilli des données sur la santé cardiovasculaire et les mesures anthropométriques au début de l’adolescence (âge moyen : 13,1 ans).1 Dans cette étude, les jeunes enfants buvaient du lait en moyenne 2,3 fois par jour – 63 % d’entre eux buvaient du lait entier ou 2 %, et 37 %, du lait 1 % ou écrémé. Une approche multimodèle a tenu compte de facteurs confondants supplémentaires : l’exposition d’intérêt (teneur en matières grasses du lait vs fréquence de consommation), l’âge de l’enfant, l’indice de masse corporelle (IMC), plusieurs facteurs liés à la santé maternelle, les habitudes de vie (p. ex. sommeil, habitudes télévisuelles, mesures de la qualité de l’alimentation) et les changements de l’IMC pendant l’enfance.

Après l'ajustement de tous les facteurs confondants, la consommation de lait à teneur plus élevée en matières grasses (entier ou 2 %) pendant la petite enfance a été associée à un risque 40 % moins élevé d’excès de poids/d'obésité à l’adolescence, comparativement à la consommation de lait à teneur plus faible en matières grasses (1 % ou écrémé). Toutefois, le risque d’excès de poids/d'obésité n’a pas été lié à la fréquence de consommation de lait. Aucune association n’a été relevée entre la consommation de lait (teneur en matières grasses ou fréquence de consommation) et les facteurs de risque cardiovasculaire, une conclusion qui s’est maintenue dans les analyses de sous-groupes.

Ces résultats soutiennent que, contrairement à ce qui est mis de l’avant dans de nombreuses recommandations nutritionnelles, les produits laitiers à plus faible teneur en matières grasses n’entraînent pas d’effet protecteur sur l’adiposité future ou les résultats cardiovasculaires indésirables. Ainsi, les auteurs suggèrent que les conseils des professionnels de la santé offrant des soins pédiatriques devraient cibler davantage les recommandations fondées sur des données scientifiques afin de favoriser la santé.

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