Étude suédoise portant sur le gras laitier et les maladies cardiovasculaires
Les maladies cardiovasculaires figurent parmi les principales causes de décès dans le monde. Plusieurs lignes directrices en matière d’alimentation ciblant les maladies cardiovasculaires recommandent de réduire la consommation de gras saturés, puisqu’il est présumé que ces gras augmentent les taux de lipoprotéines de faible densité (LDL). Toutefois, un nombre croissant de données indiquent que le type et la source alimentaire de gras pourraient être plus importants que la quantité.
Récemment, une étude prospective a examiné l’association entre la consommation de gras laitier et l’incidence de maladies cardiovasculaires et de mortalité, toutes causes confondues. Cette étude a été menée chez 4 150 adultes âgés de 60 ans et plus en Suède, un pays ayant une consommation élevée de produits laitiers. Dans le but de limiter les biais liés aux données alimentaires autodéclarées, les chercheurs ont utilisé le taux sérique d’un biomarqueur (l’acide pentadécanoïque [15:0]) comme mesure objective de la consommation de gras laitier. Plusieurs modèles ont été générés afin de les ajuster en fonction de différentes covariables telles que l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, le tabagisme et l’activité physique. Les auteurs ont également réalisé une revue systématique et méta-analyse pour explorer plus en profondeur l’association entre les biomarqueurs de gras laitier, les événements cardiovasculaires et la mortalité, toutes causes confondues. Leur analyse combinait les données de leur étude de cohorte ainsi que celles de 17 autres études prospectives.
Après un suivi médian de 16,6 ans, un taux sérique de 15:0 plus élevé était inversement associé, avec une relation dose-effet, à l’incidence de maladies cardiovasculaires dans le modèle ajusté pour toutes les différentes covariables. Comparativement aux personnes qui consommaient le moins de gras laitier (premier quartile), celles qui en consommaient le plus (quatrième quartile) présentaient une réduction de 24 % du risque de maladies cardiovasculaires. Le taux sérique de 15:0 n’était pas lié à la mortalité due aux maladies cardiovasculaires dans le modèle entièrement ajusté.
Ces résultats cadrent avec ceux de la revue systématique et méta-analyse, qui ont révélé que le tertile le plus élevé de 15:0 était associé à une réduction de 12 % du risque de maladies cardiovasculaires par rapport au tertile le moins élevé, ce qui vient renforcer l’association entre le gras laitier et un plus faible risque de maladies cardiovasculaires. Aucune association n’a été décelée entre les marqueurs de consommation de gras laitier et la mortalité.
Les résultats de cette étude appuient le nombre grandissant de données selon lesquelles le gras laitier et les produits laitiers à teneur plus élevée en matières grasses pourraient avoir un effet bénéfique en matière de réduction du risque des maladies cardiovasculaires. De plus, étant donné que les produits laitiers sont une source majeure de nombreux nutriments importants, il est essentiel de veiller à ce que les recommandations nutritionnelles soient efficaces, et ce, sans nuire au profil nutritionnel de l’alimentation.