Gras saturés de sources laitières et santé cardiométabolique : Résultats de la Framingham Offspring Study

Plusieurs lignes directrices en matière d’alimentation qui recommandent de réduire l’apport en gras saturés ne tiennent pas compte des effets distincts sur la santé des différents aliments. Cependant, les données sont de plus en plus nombreuses à démontrer que le type et la source alimentaire de gras saturés devraient être des considérations de premier plan. De plus, des données récentes suggèrent que les gras saturés ne seraient pas un déterminant majeur des maladies cardiométaboliques.

Multi-generation family eating together

Une étude analysant des données prospectives provenant de 2 391 adultes (de 30 ans et plus) de la Framingham Offspring Study a évalué les associations entre l’apport en gras saturés de sources différentes (laitières vs non laitières) et des marqueurs de la santé cardiométabolique (adiposité, biomarqueurs de l’inflammation, concentrations de lipides sériques et taille des particules) au cours d’un suivi de 8 ans. L’apport alimentaire a été mesuré à l’aide de deux séries de journaux alimentaires de 3 jours et la qualité de l’alimentation a été évaluée d’après l’Indice de saine alimentation de 2015 (ISA-2015). Les analyses ont également pris en compte des facteurs confondants, notamment le niveau de scolarité, l’usage de tabac, la consommation d’alcool, le niveau d’activité physique et d’autres facteurs alimentaires confondants potentiels (comme le score de qualité de l’alimentation et la consommation de fruits et de légumes). 

Après une période de 4 ans, les femmes appartenant au quintile le plus élevé de gras saturés provenant de produits laitiers (13,7 à 40,4 g/j) présentaient un IMC plus faible (26,6 kg/m2), tandis que celles faisant partie du quintile le plus faible (0,0 à < 4,5 g/j) avaient un IMC moyen de 27,8 kg/m2. Chez les deux sexes, aucune autre association n’a été détectée entre les gras saturés (de sources laitières ou non laitières) et d’autres mesures anthropométriques, comme le pourcentage de gras corporel et le ratio tour de taille:taille. 

Des associations bénéfiques ont été détectées entre des biomarqueurs cardiométaboliques et l’apport en gras saturés, mais les effets différaient entre les hommes et les femmes.

Chez les hommes :

  • Par rapport aux hommes qui consommaient le moins de gras saturés issus de produits laitiers (0,0 à < 4,5 g/j), ceux qui en consommaient le plus (13,7 à 40,4 g/j) présentaient des profils de risque moins athérogènes, notamment des taux plus élevés de cholestérol HDL, des particules de HDL et de triglycérides de plus grande taille et des taux plus faibles de triglycérides;
  • L’apport en gras saturés issus de produits laitiers était également lié à un taux plus faible de protéine C-réactive et de fibrinogène, deux indicateurs d’inflammation;
  • Consommer plus de gras saturés provenant de produits laitiers était lié à un ratio triglycérides:HDL plus favorable, ce qui constitue un prédicteur important de la santé cardiométabolique et de la réduction de la mortalité, toutes causes confondues. 

Chez les femmes :

  • Un apport plus important en gras saturés provenant de sources non laitières était associé à des particules de HDL de plus grande taille, tandis qu’un apport plus important en gras saturés provenant de sources laitières était lié à des particules de LDL de plus grande taille, ce qui diminue leur capacité à pénétrer la paroi artérielle;
  • Une consommation plus élevée de gras saturés provenant de sources non laitières entraînait un ratio triglycérides:HDL plus favorable.

Aucune autre association n’a été détectée entre l’apport en gras saturés, peu importe la source, et les indicateurs de santé cardiométabolique. En fait, les auteurs ne notent aucun effet indésirable lié à la consommation de gras saturés, quelle que soit la source, sur un quelconque paramètre cardiométabolique.

Les auteurs soulignent que le profil nutritionnel unique des produits laitiers et leur matrice alimentaire pourraient contribuer aux résultats bénéfiques observés. Les mécanismes suggérés comprennent la teneur élevée en protéines des produits laitiers, qui pourrait favoriser le maintien de la masse musculaire maigre, et leur teneur en minéraux (dont le calcium, le potassium, le magnésium et le phosphore). Les auteurs soulignent aussi que le profil d’acides gras unique des produits laitiers, qui combine des acides gras à chaîne courte, moyenne, longue, impaire et ramifiée, pourrait moduler leurs effets sur la santé.

 
Vous voulez en savoir plus sur les résultats suggérant une association bénéfique entre les gras laitiers et un risque réduit de maladies cardiométaboliques?
Cliquez ici pour lire l'étude
Vos impressions
Est-ce que ce contenu vous a été utile?