Agriculture durable : le contexte canadien
Présentation du symposiumTIM MCALLISTER, Ph. D.
Nutrition et microbiologie des ruminants
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Le Canada est responsable d’environ 1,6 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), dont 0,001 % proviennent de la production laitière canadienne. En fait, les émissions canadiennes de GES par litre de lait (0,94 kg d’équivalent en CO2) se classent parmi les plus efficaces au monde. Les vaches laitières canadiennes ne cessent d’augmenter leur productivité. En cinq ans, l’empreinte carbone d’un litre de lait a diminué de 7,3 %, l’empreinte hydrique de 5,6 % et le besoin en sols agricoles de 10,9 %. Des améliorations soutenues dans les domaines de la génétique, l’agriculture de précision, la nutrigénomique et la protection de l’environnement contribueront très certainement à la progression de cette écoefficacité à l’avenir.
Les bovins ont l’unique capacité de transformer les fourrages non comestibles en lait et en protéines de viande de très grande qualité. De plus, le fourrage et les pâturages retiennent d’immenses quantités de carbone dans les sols, améliorent la qualité de l’eau, préviennent l’érosion, maintiennent les milieux humides et contribuent à la biodiversité. Ils jouent également un rôle essentiel dans le recyclage des nutriments en produisant du fumier pour fournir aux sols des matières organiques et du carbone afin de les enrichir et d’en augmenter la productivité.
Les changements climatiques résultent principalement de la consommation des combustibles fossiles par l’humain. En effet, la libération de carbone extrait de gisements pétrolifères enfouis depuis le début des temps a contribué à la hausse globale du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. La production alimentaire est essentielle pour l’humanité et son élimination ne constitue pas une solution pour réduire les émissions de GES à l’échelle planétaire. Cependant, il est clairement possible d’en venir à une agriculture encore plus écoefficace, mais on doit en déterminer les paramètres en passant par une évaluation des compromis inévitables auxquels nous aurons à consentir en matière de durabilité tant dans les écosystèmes naturels qu’agricoles.