Les recommandations en sodium : quels sont les taux optimaux?
Présentation du symposiumEssentiel à la vie humaine, le sodium a, par le passé, parfois été un nutriment rare et apprécié. Plus récemment cependant, de nombreux organismes et experts ont suggéré que l’apport en sodium de la plupart d’entre nous est excessif et responsable de l’augmentation du risque de mortalité liée aux maladies cardiovasculaires ou à toute autre cause.
L’idée qui veut que la restriction en sodium sauve des vies s’appuie sur la conviction qu’un plus faible apport en sodium peut s’avérer « cardio-préventif », en raison de son association à une tension artérielle plus basse (c’est-à-dire un biomarqueur alternatif de la santé cardiovasculaire). Cette hypothèse, raisonnable à la base, a été répandue avant même que des données scientifiques établissent un lien direct entre l’apport en sodium et des problèmes de santé ou des conséquences telles que la morbidité cardiovasculaire ou la mortalité. Depuis ce temps, et au cours des trois dernières décennies, 30 études d’observation menées chez près de 400 000 personnes ont clarifié l’association directe entre l’apport en sodium et la mortalité liée à des maladies cardiovasculaires ou à toute autre cause. Des essais cliniques ont également démontré que l’impact d’une réduction de l’apport en sodium ne peut être prédit en fonction d’une seule caractéristique physiologique comme la pression artérielle.
L’apport actuel en sodium à l’échelle mondiale varie de 2,5 à 5 g/j, affichant une moyenne de 3,4 à 3,6 g/j. Les données disponibles à ce jour indiquent que les apports compris dans cet intervalle sont associés à des paramètres de santé cardiovasculaire optimaux. Malgré tout, le taux de mortalité liée à des maladies cardiovasculaires ou à toute autre cause est plus élevé chez 10 % de la population mondiale qui consomme < 2,5 g/j ou > 5 g/j de sodium. Cette représentation de la relation entre l’apport en sodium et l’état de santé par une courbe en forme de « J » est propre à tous les autres nutriments essentiels. Par ailleurs, aucune donnée n’appuie l’idée selon laquelle un apport < 2,3 g/j est associé à des risques moins élevés pour la santé qu’un apport entre 2,5 et 5 g/j. Par conséquent, les recommandations visant une réduction universelle de l’apport en sodium à moins de 2,3 g/j, ce qui toucherait 95 % de la population mondiale, ne semblent pas concorder avec les données scientifiques existantes à ce jour.