CINQ NOTIONS DE BASE À RETENIR
1. LA NUTRITION EST UN FACTEUR IMPORTANT D’UNE ALIMENTATION SAINE ET DURABLE
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définissent les régimes alimentaires durables comme étant ceux qui promeuvent la santé et le bien-être, et qui contribuent à la prévention de toutes les formes de malnutrition, y compris les carences en micronutriments, tout en prenant en considération l’impact environnemental, et en étant accessibles, abordables, et culturellement acceptables1.
Selon la FAO et l’OMS : « Les régimes alimentaires sains et durables doivent associer toutes les dimensions de la durabilité afin d’éviter toute conséquence indésirable1. » Pour en savoir plus sur l’approche holistique de la FAO et de l’OMS en matière de régimes alimentaires durables, lisez le document Régimes alimentaires sains et durables : principes directeurs.
En tant que professionnel(le) de la santé, vous savez que les régimes alimentaires sains et durables doivent comprendre une variété d’aliments nutritifs. À cet égard, une étude canadienne récente a démontré qu’une alimentation présentant un équilibre entre les aliments protéinés d’origine végétale et animale est associée à des apports en nutriments plus sains, comparativement à une alimentation basée principalement sur l’un ou l’autre de ces types de protéines2. Les bienfaits des aliments d’origine végétale dans une alimentation saine sont bien connus, mais les aliments d’origine animale fournissent également des nutriments importants. Selon la FAO, les aliments d’origine animale fournissent des protéines de haute qualité et d’autres nutriments, contribuant ainsi de manière importante à combler les apports nutritionnels recommandés et à favoriser la santé à tous les stades de la vie, et ce, partout dans le monde3.
2. LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE A UN IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT
Minimiser le gaspillage alimentaire à la maison est l’une des meilleures façons de réduire l’impact environnemental de notre alimentation. En effet, lorsque des aliments sont gaspillés, les ressources qui ont servi à les cultiver, les transformer et les transporter sont aussi gaspillées4,5. De plus, les résidus alimentaires dans les sites d’enfouissement sont une importante source de méthane, un gaz à effet de serre associé aux changements climatiques6.
Chaque année au Canada, nous gaspillons 2,2 millions de tonnes d’aliments comestibles. Les aliments les plus gaspillés, lorsque mesurés en poids, sont les légumes (30 %), suivis des fruits (15 %) et des restes de table (13 %)5.
3. LE CONTEXTE LOCAL PEUT FAIRE UNE DIFFÉRENCE
Le contexte canadien est important : ce que nous cultivons, produisons, transportons et consommons au Canada, et l’impact de nos choix et des systèmes alimentaires sur notre environnement, pourraient être différents par rapport à ce qui se passe ailleurs. Prioriser les aliments de base cultivés et produits au Canada, ainsi que les aliments produits localement et en saison, lorsque possible, peut être une pratique de durabilité importante7.
Voici quelques données canadiennes :
- Au Canada, les émissions de gaz à effet de serre (GES) totales issues de l’agriculture (sans tenir compte de la séquestration, c’est-à-dire de l’élimination du carbone par les sols agricoles) représentent 10 % de nos émissions totales de GES. L’oxyde nitreux, qui provient de l’azote ajouté au sol sous forme d’engrais et d’autres intrants, représente la moitié de l’effet de réchauffement dû aux émissions agricoles8.
- Par ailleurs, les vaches laitières canadiennes représentent environ 1 % des émissions totales de GES de notre pays9. Le lait a aussi l’une des empreintes carbone les plus faibles au monde par litre de lait produit10.
- Au Canada, environ 30 % des denrées alimentaires sont importées, dont la moitié est transportée par camion, souvent sur de grandes distances. Le pays étant vaste, le transport des aliments à l’intérieur du Canada peut également impliquer des intrants énergétiques importants qui libèrent des émissions de gaz à effet de serre11. Selon des facteurs tels que le type d’aliment, la distance parcourue et le mode de transport choisi, les émissions liées au « kilométrage alimentaire » peuvent représenter une part relativement faible ou très importante de l’empreinte carbone d’un aliment11. En particulier, les fruits et légumes importés représentent environ 25 % des émissions liées au kilométrage alimentaire du Canada11. Et d’après l'estimation mondiale, les émissions associées au kilométrage alimentaire des fruits et légumes peuvent représenter près de deux fois la quantité de gaz à effet de serre libérée lors de leur production12.
De nouvelles données révèlent que les émissions découlant du kilométrage alimentaire représentent 19 % des émissions totales des systèmes alimentaires mondiaux et sont de 3,5 à 7,5 fois plus élevées par rapport à ce qui a précédemment été estimé12. Il est donc nécessaire de mieux comprendre l’impact du kilométrage alimentaire afin d’orienter les politiques environnementales, car une partie de l’empreinte carbone des aliments d'un pays donné n’est généralement pas prise en compte dans les cadres officiels actuels de comptabilisation des GES11.
4. RÉDUIRE LA CONSOMMATION D’ALIMENTS HAUTEMENT TRANSFORMÉS ET PAUVRES EN NUTRIMENTS EST BON POUR LA SANTÉ ET POUR LA PLANÈTE
Limiter la consommation d’aliments hautement transformés peut réduire l’empreinte environnementale grâce à une diminution des intrants nécessaires à la transformation13. En mangeant plus d’aliments riches en nutriments et en ayant recours moins souvent aux aliments hautement transformés et pauvres en nutriments, il est possible d’améliorer la qualité globale de l’alimentation14.
Selon les données de la plus récente Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC 2015) de Santé Canada, les Canadiennes et Canadiens ont un apport inadéquat en plusieurs micronutriments, dont la vitamine A, la vitamine D, la vitamine C, le zinc, le fer, le potassium, le magnésium et le calcium15. Comparativement aux données de l’ESCC de 2004, la prévalence d’apports inadéquats était plus élevée pour plusieurs nutriments, notamment la vitamine C (29 % en 2015 vs 10 % en 2004) et le calcium (68 % en 2015 vs 58 % en 2004)15,16.
5. LA DURABILITÉ PASSE PAR UN APPORT ADÉQUAT, NI PLUS, NI MOINS
L’un des principes directeurs des régimes alimentaires sains et durables énoncés par la FAO et l’OMS est qu’une quantité adéquate, mais non excessive, d’énergie et de nutriments est nécessaire pour favoriser la santé à toutes les étapes de la vie1. Ainsi, l’achat et la consommation d’aliments en pleine conscience pour satisfaire la faim et les besoins nutritifs favorisent des habitudes alimentaires saines, tout en utilisant moins de ressources agricoles, telles que la terre et l’eau1.
Références
- FAO et OMS. 2020. Régimes alimentaires sains et durables : principes directeurs. www.fao.org. Consulté le 10 janvier 2023.
- Fabek H et coll. 2021. An examination of contributions of animal- and plant-based dietary patterns on the nutrient quality of diets of adult Canadians. Appl Physiol Nutr Metab; 46:877-886. Consulté le 10 janvier 2023. http://doi: 10.1139/apnm-2020-1039.
- FAO. 2022. Contribution of terrestrial animal source food to healthy diets for improved nutrition and health outcomes. Key Messages. Rome. https://www.fao.org/3/bb144e/bb144e.pdf. Consulté le 10 janvier 2023.
- FAO. 2015. Food Wastage Footprint & Climate Change. Rome. https://www.fao.org/3/bb144e/bb144e.pdf Consulté le 10 janvier 2023.
- J’aime manger pas gaspiller. 2022. Le gaspillage alimentaire à la maison. lovefoodhatewaste.ca. Consulté le 10 janvier 2023.
- Commission de coopération environnementale. 2017. Caractérisation et gestion de la perte et du gaspillage d’aliments en Amérique du Nord. http://www.cec.org/fr/publications/caracterisation-et-gestion-de-la-perte-et-du-gaspillage-daliments-en-amerique-du-nord/. Consulté le 10 janvier 2023.
- Vargas AM et coll. 2021. The role of local seasonal foods in enhancing sustainable food consumption: a systematic literature review. Foods;10:2206. doi: 10.3390/foods10092206.
- Agriculture et Agroalimentaire Canada. 2022. Gaz à effet de serre et agriculture. agriculture.canada.ca. Consulté le 10 janvier 2023.
- Environnement et Changement climatique Canada. 2024. Rapport d'inventaire national 1990-2022: sources et puits de gaz à effet de serre au Canada. Consulté le 22 août 2024.
- Groupe AGÉCO. 2018. Analyse du cycle de vie environnementale de la production laitière canadienne. Données de 2016 et mise à jour des résultats. Sommaire exécutif. producteurslaitiersducanada.ca. Consulté le 10 janvier 2023.
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