Symposium 2018

Santé intestinale - Un voyage intérieur

Démystifier l’intolérance au lactose

Présentation du symposium

L’intolérance au lactose − réelle ou perçue – constitue un problème de santé potentiel, car elle peut entraîner l’exclusion des produits laitiers et, ainsi, réduire les apports en nutriments essentiels tels que le calcium et la vitamine D, ces derniers jouant potentiellement un rôle dans le maintien de la santé. Selon une étude nationale représentative, 16 % des Canadiens de 19 ans ou plus se croient intolérants au lactose. Cette étude révèle également que ceux qui se percevaient comme intolérants au lactose consommaient moins de calcium que les personnes qui ne se croyaient pas intolérantes, malgré un apport plus élevé en suppléments de calcium. La consommation de boissons enrichies était très faible et n’apportait qu’une contribution négligeable aux apports en calcium.

L’intolérance au lactose peut être diagnostiquée en administrant une dose orale de lactose et en surveillant ensuite les taux d’hydrogène respiratoire (qui augmentent chez ceux qui digèrent mal le lactose) et la manifestation de symptômes (douleur abdominale, ballonnement, gaz, diarrhée). Toutefois, la plupart des personnes qui se disent intolérantes au lactose n’ont jamais reçu de diagnostic clinique comme tel. Ils diagnostiquent eux-mêmes leur intolérance ou leur diagnostic est fondé sur des symptômes qu’ils ont eux-mêmes signalés. De plus, la recherche indique que bon nombre de ceux qui se croient intolérants digèrent entièrement le lactose.

Contrairement à une allergie au lait, les personnes intolérantes au lactose n’ont pas besoin d’exclure les produits laitiers de leur alimentation. Plusieurs essais à double insu confirment que presque tous les individus atteints d’une intolérance au lactose grave qu’ils ont eux-mêmes signalée peuvent consommer autour de 12 à 15 grammes de lactose à la fois (240 ml de lait = environ 12 g de lactose) sans éprouver de symptômes apparents. Cependant, d’autres stratégies pourraient s’avérer utiles pour ceux qui se croient gravement atteints d’intolérance au lactose ou qui choisissent de ne pas consommer de lait. Ces stratégies visent entre autres à consommer des produits laitiers contenant moins de lactose (ex. : fromage à pâte dure, yogourt), de plus petites portions ou des boissons enrichies sans produits laitiers. Les professionnels de la santé devraient travailler en étroite collaboration avec leurs clients afin de s’assurer d’adopter une approche qui mise sur « l’aliment d’abord » et sur l’inutilité d’exclure les produits laitiers de l’alimentation. Néanmoins, la supplémentation pourrait se révéler nécessaire dans certains cas pour atteindre les apports recommandés en calcium et en vitamine D. Enfin, il importe de faire preuve de tact lorsqu’on travaille avec des personnes qui se croient intolérantes au lactose.