Incidence et résultats du cancer colorectal : résultats de l’étude Global Burden of Disease de 2019
Le cancer colorectal est l’une des principales causes de mortalité due au cancer à l’échelle mondiale et on estime que jusqu’à 75 % des cas peuvent être liés à des facteurs de risque modifiables tels qu’une alimentation de mauvaise qualité, la consommation d’alcool et le tabagisme. Dans le cadre de l’étude Global Burden of Disease de 2019, une analyse systématique des données issues de 204 pays (1990-2019) a estimé l’incidence, la mortalité et les années de vie corrigées de l’incapacité (AVCI) liées au cancer colorectal. Les principaux facteurs contribuant aux AVCI liées au cancer colorectal à l’échelle planétaire étaient une alimentation faible en lait (15,6 %), l’usage de tabac (13,3 %) et une alimentation faible en calcium (12,9 %).
À l’échelle mondiale, le cancer colorectal est la troisième cause de décès par cancer et la deuxième cause d’années de vie corrigées de l’incapacité (AVCI) liées au cancer. On estime que 70 à 75 % des cas de cancer colorectal sont liés à des facteurs de risque modifiables, tels que l’usage de tabac, la consommation d’alcool, la sédentarité et une alimentation riche en viandes transformées et faible en fruits et légumes. Dans le contexte de l’étude Global Burden of Disease de 2019, une analyse systématique des données issues de 204 pays a estimé l’incidence, la mortalité et les AVCI liées au cancer colorectal entre 1990 et 2019, en tenant compte de l’âge, du sexe et de l’emplacement géographique.
Entre 1990 et 2019, l’incidence mondiale du cancer colorectal a plus que doublé, les cas annuels passant de 824 098 à 2,17 millions au cours de cette période. La mortalité et les AVCI dues au cancer colorectal ont suivi une tendance similaire, les chiffres de 2019 étant environ deux fois plus élevés que ceux de 1990. Une fois les résultats normalisés en fonction de l’âge, l’incidence de cancer colorectal en 2019 est restée supérieure à celle de 1990 (22,2 vs 26,7 par 100 000 années-personnes). Les augmentations étaient plus importantes dans les pays dont l’indice sociodémographique (une mesure du développement sociodémographique) était plus faible. Les chercheurs ont émis l’hypothèse que ce phénomène pourrait être en partie dû à des modifications aux habitudes de vie et à l’amélioration de l’accessibilité au dépistage dans le contexte d’une croissance économique rapide. Dans les pays présentant un indice sociodémographique élevé, l’incidence et les taux de mortalité normalisés en fonction de l’âge sont généralement restés similaires ou ont diminué. Cependant, une augmentation des nouveaux cas et des taux par âge a été observée chez les personnes plus jeunes (20 à 49 ans).
Les AVCI, qui prennent en compte les années de vie perdues et les années vécues avec de l’incapacité, permettent d’estimer les années de vie en santé perdues. Dans l’ensemble, l’incidence du cancer colorectal ainsi que les décès et les AVCI y étant liés étaient plus élevés chez les hommes que chez les femmes. À l’échelle planétaire, les principaux facteurs contribuant aux AVCI liées au cancer colorectal étaient une alimentation faible en lait (15,6 %), l’usage de tabac (13,3 %), une alimentation faible en calcium (12,9 %) et la consommation d’alcool (9,9 %). La gravité des facteurs de risque variait selon le sexe et la région géographique. Par exemple, à l’échelle mondiale, la consommation d’alcool comptait pour 13,9 % chez les hommes, mais seulement pour 4,5 % chez les femmes. Inversement, les AVCI causées par une alimentation faible en lait ou en calcium étaient similaires chez les hommes et les femmes (15,8 vs 15,5 % et 13,6 vs 12,0 %, respectivement). Sur le plan géographique, les alimentations faibles en lait ou en calcium étaient les deux facteurs contribuant le plus aux AVCI en Afrique subsaharienne et en Asie, à l’exclusion de l’Asie-Pacifique à revenu élevé. En Amérique du Nord, une alimentation faible en lait était à l’origine de 8,8 % des AVCI, tandis que l’usage de tabac était le facteur contribuant le plus aux AVCI (15,5 %).
Cette étude souligne la pertinence de cibler les facteurs de risque modifiables pour prévenir le cancer colorectal. À l’échelle mondiale, des stratégies telles que la modification de l’alimentation et des habitudes de vie, le dépistage précoce chez les personnes à risque élevé et l’amélioration des options de traitement seront essentielles pour parvenir à une réduction globale de l’incidence du cancer colorectal ainsi que des décès et des AVCI attribuables à cette maladie.