Apport en protéines et risque de mortalité : conclusions de l’étude InCHIANTI

L’importance de maintenir un apport adéquat en protéines est bien documentée chez les adultes plus âgés, bien qu’une consommation insuffisante de protéines soit courante dans ce groupe d’âge. En plus d’évaluer la quantité de protéines, il est pertinent de se pencher sur les impacts de différentes sources de protéines (animale vs végétale) pour optimiser la santé.

Group de gens plus agés qui mangent autour d`une table dehors

Une étude de cohorte prospective de 2021 a évalué l’association entre différentes sources de protéines (animales vs végétales) et certains effets sur la mortalité (toutes causes confondues, cardiovasculaire et par cancer) dans un échantillon de 1 139 adultes plus âgés (65 ans et plus) de la région de Chianti, en Italie. Les chercheurs ont utilisé les résultats d’un questionnaire de fréquence alimentaire de 240 questions complété à 5 reprises au cours d’une période de 20 ans afin d’évaluer les apports alimentaires. L’apport en protéines a été mesuré sous la forme du pourcentage de l’apport total en énergie. Différents modèles statistiques ont été générés durant l’analyse pour tenir compte de potentiels facteurs confondants tels que les caractéristiques démographiques, des problèmes de santé chroniques, la qualité de l’alimentation et le tabagisme.

En moyenne, les participants à l’étude consommaient 74 grammes de protéines par jour (1,1 g/kg de poids corporel), dont 63 % étaient de source animale. Comparativement à ceux du quintile le moins élevé, les participants du quintile le plus élevé pour l’apport en protéines total consommaient plus de viande, de produits laitiers, de poisson et de fruits de mer. Les protéines d’origine animale provenaient de produits laitiers (26 %), de viandes transformées (26 %), de viande rouge (20 %), de poissons et fruits de mer (7,7 %), de poulet (6,3 %), d’œufs (2,7 %), et le reste provenait d’autres viandes. Pour leur part, les protéines d’origine végétale provenaient principalement de céréales (73 %), de légumes (11,4 %), de fruits et noix (9,0 %) et de légumineuses (5,3 %). 

Après 20 années de suivi, 811 décès sont survenus (292 dus à une maladie cardiovasculaire, 151 liés au cancer). Dans le modèle entièrement ajusté, un apport plus élevé en protéines était inversement associé au risque de mortalité cardiovasculaire, mais aucune association n’a été décelée quant au risque de mortalité par cancer ou de mortalité par toutes causes confondues. À l’inverse, chaque augmentation de 1 % de l’apport en protéines animales était liée à une diminution de 4 % et 7 % du risque de mortalité par toutes causes confondues et de mortalité cardiovasculaire, respectivement. Aucune association n’a été relevée entre les protéines végétales et la mortalité cardiovasculaire, par cancer ou par toutes causes confondues.

Les résultats de cette étude mettent en lumière le rôle bénéfique potentiel pour la santé d’un apport accru en protéines totales et en protéines d’origine animale. Les auteurs émettent l’hypothèse que ces résultats pourraient être attribuables en partie au rôle protecteur des protéines animales dans la fragilité, la réponse immunitaire et la sarcopénie. De plus, ils notent que de nombreux troubles inflammatoires aigus ou chroniques pourraient augmenter l’apport en protéines nécessaire pour maintenir la force musculaire chez les adultes plus âgés.

 
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