Alimentation durable : bon pour nous, bon pour la planète
Présentation du symposiumMaintenant que l’on reconnaît l’importance de l’effet des systèmes alimentaires sur l’environnement, plusieurs personnes cherchent de l’information sur les choix et les habitudes alimentaires durables. Bien que l’expression alimentation durable soit devenue plus populaire, l’expression alimentation saine et durable serait plus juste, car elle véhicule l’importance de promouvoir l’aspect santé. On ne devrait pas recommander une alimentation qui tient compte du profil environnemental si elle présente des carences sur le plan nutritionnel.
Bien que les interactions entre la nutrition et l’environnement soient complexes, les diététistes et les professionnels de la santé peuvent sans risque faire des recommandations à la fois sensées, saines et bonnes pour l’environnement. Ces recommandations comprennent :
- la réduction de la surconsommation;
- le maintien d’un poids santé;
- limiter la consommation d’aliments pauvres en nutriments;
- la réduction du gaspillage alimentaire;
- l’économie d’eau et d’énergie dans la cuisine.
À l’heure actuelle, même si les publications populaires et universitaires regorgent d’information, il s’avère difficile de s’avancer avec assurance sur ce terrain pour plusieurs raisons :
- les données reposent sur des mesures environnementales insuffisantes;
- le refus de reconnaître que les variations de l’empreinte environnementale à l’intérieur d’une catégorie d’aliments peuvent souvent excéder les variations des catégories d’aliments entre elles;
- il est difficile, voire impossible d’évaluer les multiples effets pertinents sur l’environnement et d’estimer quels pourraient être les compromis liés aux impacts environnementaux entre chaque catégorie;
- les aspects sociaux et éthiques.
Lorsque les données des enquêtes nationales sur l’alimentation sont évaluées, on constate qu’une valeur nutritionnelle élevée n’est pas nécessairement associée à une faible émission de gaz à effet de serre (GES). De plus, lorsque des diètes théoriques à faible émission de GES sont modélisées, elles soulèvent fréquemment des défis nutritionnels et peuvent ne pas être réalistes ou acceptables pour plusieurs personnes. Il existe également des conséquences et des risques inconnus pour la santé des gens qui appliquent les messages environnementaux au sujet des aliments. Heureusement, de nouvelles données en provenance d’Australie, de France et d’ailleurs dans le monde suggèrent que privilégier les recommandations nutritionnelles nationales est compatible avec la réduction des émissions de GES.
Comparativement à l’alimentation moyenne des Australiens (qui est en deçà des objectifs nutritionnels recommandés en matière de fibres, de vitamine A, d’acide folique, de calcium et de magnésium), une alimentation qui respecte les lignes directrices australiennes, comprenant la consommation de protéines de sources variées, s’est révélée adéquate sur le plan nutritionnel et produit 25 % moins d’émissions de GES. La principale différence entre la consommation moyenne de la population et les recommandations alimentaires réside dans la nécessité de manger plus de fruits, de légumes, de légumineuses et de produits laitiers.
Une autre suggestion serait de mettre l’accent sur le choix de produits qui présentent une meilleure performance environnementale par rapport à d’autres du même groupe alimentaire (comme les fruits de mer provenant de la pêche durable). Cependant, on sait qu’il y a actuellement et de façon générale un manque d’information en matière de produits offerts aux consommateurs pour leur permettre de faire un choix judicieux.
Enfin, il est important de reconnaître qu’une alimentation saine et durable pose un problème multidimensionnel complexe; nous ne disposons pas encore de toutes les réponses et il n’existe pas une seule et unique solution.