Sources alimentaires de vitamine B12 chez les adultes plus âgés : le rôle potentiel des produits laitiers

La carence en vitamine B12 est très courante chez les adultes plus âgés, en partie en raison de la prévalence élevée de la malabsorption de cette vitamine. Une étude longitudinale menée auprès de 1 753 adultes plus âgés sur 4 ans a évalué le lien entre la carence en vitamine B12 et l’apport alimentaire en vitamine B12 d’origine naturelle (total ou provenant de certaines catégories d’aliments). Les résultats mettent en lumière le rôle potentiel des produits laitiers dans la prévention de la carence en vitamine B12.

Quatre personnes âgées riant en plein air

On estime que la carence en vitamine B12 touche jusqu’à 40 % des adultes plus âgés, lorsque les carences légères sont considérées. Il est donc essentiel de s’attaquer à ce problème, car une carence en vitamine B12, même légère, peut entraîner des conséquences graves, comme des dommages neurologiques potentiellement irréversibles. Bien qu’il existe de nombreuses causes possibles, une absorption réduite de la vitamine B12 d’origine alimentaire est une cause majeure de carence chez les adultes plus âgés. La vitamine B12 n’est naturellement présente que dans les aliments d’origine animale, mais certains aliments peuvent être enrichis. Par ailleurs, il a été démontré que la biodisponibilité de la vitamine B12 varie d’un aliment à l’autre, une considération qui pourrait être particulièrement importante pour les personnes vulnérables.

Une étude longitudinale regroupant 1 753 adultes âgés de 68 à 84 ans provenant de l’Étude longitudinale québécoise sur la nutrition comme déterminant d’un vieillissement réussi (NuAge) a évalué l’association entre l’apport alimentaire en vitamine B12 (total ou provenant de catégories d’aliments particulières) et le statut en vitamine B12. Des données ont été recueillies pendant 4 ans au moyen des outils suivants: rappels alimentaires de 24 heures remplis une fois par année afin de déterminer l’apport alimentaire, échantillons de sang (vitamine B12 sérique totale) et échantillons d’urine (ratio acide méthylmalonique/créatinine). L’âge, l’indice de masse corporelle, la consommation d’alcool, la fonction rénale et la prise de médicaments ont également été pris en compte. Les personnes qui prenaient des suppléments de vitamine B12 n’ont pas été incluses dans l’analyse.

Au début de l’étude, l’apport médian en vitamine B12 était de 2,9 mcg et de 4,0 mcg pour les femmes et les hommes de 71 ans et plus, respectivement. De plus, 17,6 % des participants avaient un apport en vitamine B12 inférieur au besoin moyen estimatif de 2,0 mcg établi par l’Institute of Medicine. Les deux principales sources alimentaires de vitamine B12 étaient « les produits laitiers » et « la viande, la volaille et les abats ». Sur l’ensemble des quatre années d’étude, de 21,8 à 32,5 % des participants ont présenté un faible taux de vitamine B12 sérique, de 12,5 à 17,0 % ont présenté des indicateurs de faible taux de vitamine B12 selon les échantillons d’urine, et de 10,1 à 12,7 % ont présenté une carence (sur la base d’une valeur seuil, en utilisant une combinaison des deux biomarqueurs).

Lorsque la combinaison des biomarqueurs urinaires et sanguins était utilisée, un apport alimentaire total en vitamine B12 plus élevé était associé de manière dose-dépendante à une réduction du risque de carence en vitamine B12. Un apport plus important en vitamine B12 provenant de « produits laitiers » était associé à un risque plus faible de carence en vitamine B12 dans tous les modèles statistiques. Ce n’était cependant pas le cas pour la catégorie « viande, volaille et abats », qui n’était associée à l’état nutritionnel en vitamine B12 dans aucun modèle. L’apport en vitamine B12 provenant de « poissons et mollusques » était lié à une réduction du risque de présenter un faible taux de vitamine B12 sérique, mais pas aux mesures urinaires de la vitamine B12 ou à une carence en vitamine B12 (selon la valeur seuil). Une analyse de sensibilité a corroboré le lien entre une consommation plus élevée de produits laitiers et une réduction des risques d’avoir un faible taux de vitamine B12 sérique ou une carence en vitamine B12.

Dans l’ensemble, ces résultats appuient l’hypothèse que la vitamine B12 naturellement présente dans les aliments réduirait le risque de carence en vitamine B12 et que certains aliments, comme les produits laitiers, auraient des effets plus importants. En fait, les auteurs suggèrent que la vitamine B12 d’origine alimentaire pourrait prévenir les carences chez les adultes plus âgés qui ne prennent pas de suppléments ou qui ne consomment pas d’aliments enrichis en vitamine B12. Les auteurs notent par ailleurs que l’impact positif des produits laitiers, qu’ils attribuent en partie à une meilleure biodisponibilité, est digne de mention : une diminution du risque de carence a été observée à 2,50 mcg de vitamine B12 d’origine laitière, ce qui peut être obtenu avec seulement 30 grammes de fromage Suisse, 1 tasse (250 ml) de lait et ¾ de tasse (175 ml) de yogourt grec. Le rôle bénéfique des produits laitiers est également mentionné dans cette étude, et l’on souligne que les produits laitiers contiennent d’autres nutriments clés, tels que le calcium, les protéines et la vitamine D, qui favorisent également un vieillissement sain.

 
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