Données émergentes sur les fonctions biologiques du lactose : revue de littérature narrative

Une revue narrative de 2025 a exploré les plus larges fonctions biologiques du lactose, mettant en lumière sa capacité potentielle à favoriser diverses facettes de la santé humaine. Les auteurs explorent également comment l’évolution des habitudes de consommation et des tolérances alimentaires à l’échelle mondiale influence le potentiel de ces bienfaits à se concrétiser chez divers groupes de population.

little boy sitting on the counter holding a glass of milk

Le lactose, principal glucide du lait, est un disaccharide composé de glucose et de galactose liés par une liaison glycosidique. Parfois appelé « sucre du lait », ce composé joue un rôle dans diverses facettes de la santé, au-delà de sa fonction de base de source de glucides, de la petite enfance à l’âge adulte1.

Afin d’explorer davantage les autres fonctions biologiques du lactose, une revue narrative de 2025 a évalué son rôle dans divers processus physiologiques et résultats liés à la santé, notamment l’absorption du calcium et la santé des os, la régulation de la satiété, le potentiel cariogène, les performances athlétiques et des effets prébiotiques potentiels1. Les auteurs ont également pris en compte les tendances mondiales actuelles en matière de consommation de produits laitiers et de lactose.

Digestion du lactose et effets prébiotiques potentiels

Afin d’être digéré, le lactose nécessite l’enzyme lactase-phlorizine hydrolase pour se séparer en glucose et en galactose. Cette fonction atteint son maximum après la naissance et peut rester stable ou diminuer après la phase de sevrage.

La persistance de la lactase désigne l’expression continue de l’enzyme lactase-phlorizine hydrolase jusqu’à l’âge adulte. Les personnes présentant une persistance de la lactase sont capables d’hydrolyser de grandes quantités de lactose et peuvent donc consommer sans problème de grandes quantités de lait frais (dont la teneur en lactose est plus élevée que celle de nombreux autres produits laitiers).

En revanche, la non-persistance de la lactase est un caractère génétiquement régulé qui fait en sorte que l’activité de la lactase diminue progressivement après la phase de sevrage. Cette activité enzymatique réduite peut limiter la digestion du lactose, bien que le degré varie d’une personne à l’autre. Il est important de faire la distinction entre la non-persistance de la lactase et l’intolérance au lactose, cette dernière étant le résultat symptomatique d’une digestion insuffisante du lactose.

De plus, il est essentiel de comprendre les phénotypes d’expression de la lactase pour interpréter les réponses individuelles au lactose alimentaire et l’impact plus vaste du lactose sur le microbiome intestinal.

 
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Au-delà de son rôle de glucide, le lactose pourrait entraîner des bienfaits prébiotiques. Même chez les personnes ayant une activité de la lactase normale, une partie du lactose échappe à la digestion dans l’intestin grêle et est métabolisée par la flore intestinale dans l’iléon et le côlon proximal. Des facteurs comme la présence de troubles intestinaux (p. ex. infection, inflammation), la quantité de lactose, le moment et la fréquence de consommation, ainsi que la co-consommation d’autres aliments peuvent influencer sa digestion.

Un apport en lactose à long terme peut favoriser la croissance des bactéries qui digèrent le lactose (p. ex. les bifidobactéries), qui produisent des métabolites bénéfiques tels que les acides gras à chaîne courte et le lactate. Ce changement, appelé adaptation colique, pourrait réduire l’intensité et la fréquence des symptômes gastro-intestinaux chez les personnes qui présentent une malabsorption du lactose. Ce processus produit divers composés bioactifs, dont des acides gras à chaîne courte, qui ont montré leur capacité à réguler le transit intestinal, favoriser l’intégrité de la barrière intestinale, stimuler le système immunitaire et influencer la signalisation intestin-cerveau. Cependant, bien que des données suggèrent que le lactose aurait des bienfaits prébiotiques potentiels, aucun consensus scientifique n’a encore été atteint.

Indice glycémique et satiété

Les produits laitiers sont largement reconnus pour leurs effets rassasiants. Bien que ces effets soient souvent attribués à leur teneur en protéines, de plus en plus de données scientifiques suggèrent une influence potentielle du lactose sur la satiété.

Les auteurs proposent deux voies potentielles pour expliquer le rôle du lactose dans la régulation de la satiété :

  1. Le faible indice glycémique du lactose et la digestion lente du galactose qu’il contient contribuent à réduire la glycémie postprandiale, l’insuline et la faim, puis à diminuer l’apport énergétique, comparativement au glucose.
  2. Le lactose pourrait aider à réguler la satiété en supprimant la ghréline (également appelée « hormone de la faim ») plus efficacement que le glucose, entraînant une baisse de l’appétit et une diminution de l’apport énergétique.
 
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Promotion de la santé des os grâce à une meilleure absorption du calcium

Le rôle spécifique du lactose dans la santé des os grâce à une meilleure absorption du calcium continue de faire l’objet de discussions. Des effets positifs ont été observés chez les nourrissons, probablement parce que la digestion du lactose produit des acides organiques qui diminuent le pH intestinal, ce qui contribue à augmenter la solubilité du calcium ainsi que son absorption2. Cependant, ces avantages n’ont pas été démontrés chez les adultes tolérants au lactose.

Globalement, l’impact du lactose sur la santé des os semble être multifactoriel, influencé par des variables telles que la dose, la source alimentaire, l’âge, et la régulation génétique et épigénétique de l’activité de la lactase. Le bienfait bien établi du lactose sur l’absorption du calcium chez les nourrissons souligne son rôle distinct tout au long de la vie.

 
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Pouvoir cariogène

Le pouvoir cariogène désigne la capacité d’une substance à causer la carie dentaire, le processus qui mène aux cavités dentaires. Différents sucres influent de manière distincte sur le risque de carie dentaire, comme le souligne le Rapport de situation sur la santé bucco-dentaire dans le monde de 2022 de l’Organisation mondiale de la Santé3. Le sucrose, également appelé sucre de table, est le plus cariogène en raison de sa fermentation rapide dans la bouche, qui augmente l’acidité dans la bouche et crée un environnement propice à la carie dentaire.

En revanche, la revue souligne que le lactose est significativement moins cariogène que le sucrose, principalement en raison de son potentiel acidogène plus faible, qui se traduit par une production d’acide plus lente et réduite, et un pH buccal relativement plus élevé. Les auteurs notent également que d’autres composantes bénéfiques des produits laitiers pourraient contribuer aux effets protecteurs de ces derniers contre les caries dentaires, entre autres le calcium, le phosphore, la caséine, la lactoferrine, le lysozyme et la lactoperoxydase.

 
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Performance sportive

Les glucides sont reconnus comme étant une source importante de carburant avant, pendant et après l’exercice.

Avant l’exercice : Pour augmenter les réserves en glucides, il est recommandé d’en consommer avant un exercice d’endurance. Toutefois, les effets différentiels de certains types de glucides sur ce processus sont encore à l’étude.

  • Le lactose a été proposé comme option de carburant efficace avant l’exercice en raison de son taux d’oxydation comparable à celui du glucose.

Pendant l’exercice : L’ingestion de glucides facilement oxydables est recommandée pendant les séances d’exercice prolongées (> 45 minutes) afin d’optimiser les performances. Bien que le glucose, les polymères de glucose et les mélanges de glucose-fructose soient souvent cités dans la littérature, des données récentes montrent qu’un apport modéré en lactose (48 g/h) est une option viable, car ce sucre est facilement oxydé et favorise l’oxydation du gras, tout en préservant les glucides endogènes.

Après l’exercice : Le lactose pourrait favoriser la récupération après l’exercice en fournissant du glucose et du galactose pour aider à restaurer les réserves de glycogène, le galactose favorisant spécifiquement la resynthèse du glycogène hépatique.

Bien que le lactose ne soit pas encore largement intégré dans les lignes directrices sur la nutrition sportive, de plus en plus de données mettent en évidence son potentiel en tant qu’ajout bénéfique à l’alimentation des athlètes et des autres personnes actives.

 
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Tendances mondiales actuelles quant à la consommation de produits laitiers et de lactose par continent

La mesure dans laquelle les avantages du lactose peuvent être concrétisés dépend largement des habitudes de consommation de produits laitiers et de l’efficacité de la digestion du lactose. À cet égard, on s’attend à ce que la consommation mondiale de produits laitiers augmente de 1,2 % par année.

Régions à forte consommation de produits laitiers : Les régions à forte consommation de produits laitiers, comme l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Océanie (notamment l’Australie), affichent la plus forte consommation de produits laitiers par habitant. En Amérique du Sud, les habitudes varient considérablement d’un pays à l’autre et sont souvent influencées par le revenu des ménages. Dans ces régions, on signale une prévalence relativement plus élevée du phénotype de persistance de la lactase, souvent influencée par l’origine ethnique, l’âge et les modèles d’alimentation. Les habitudes de consommation de produits laitiers sont notamment déterminées par des facteurs socioculturels et socio-économiques, ainsi que par l’accessibilité et la disponibilité des produits laitiers.

Régions à faible consommation de produits laitiers : Dans l’ensemble, l’Asie et l’Afrique ont une plus faible consommation de produits laitiers et des taux de persistance de la lactase généralement bas, mais qui varient considérablement d’un pays à l’autre et d’un groupe de population à l’autre. Malgré une consommation globale plus faible, on s’attend à ce que la demande pour des produits laitiers, en particulier de produits sans lactose ou à faible teneur en lactose, augmente. Les auteurs notent que les habitudes de consommation continuent de dépendre fortement de facteurs comme les phénotypes de persistance et de non-persistance de la lactase, l’âge, le sexe, le statut socioculturel et économique, la disponibilité, l’accessibilité et le pays de résidence.

 
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