Consommation de produits laitiers et risque de fracture chez les femmes plus âgées : une étude longitudinale de 25 ans

Une étude prospective menée pendant 25 ans auprès de 14 220 femmes finlandaises plus âgées fournit des conclusions significatives qui mettent en lumière les effets neutres/protecteurs potentiels de la consommation de produits laitiers liquides sur le risque de fracture.  

1.5.8 Dairy Intake and Fracture Risk in Older Women: A 25-Year Longitudinal Study

En raison du vieillissement des populations à l’échelle mondiale, les fractures contribuent de façon importante à la douleur, à la perte d’autonomie, à la diminution de la qualité de vie et aux décès prématurés chez les adultes plus âgés. Les stratégies préventives, notamment celles axées sur l’alimentation, suscitent donc un intérêt croissant. Bien que les produits laitiers soient largement reconnus pour leur densité nutritionnelle et leur contribution à la santé des os, les études sur le sujet n’ont pas mis en évidence une réduction constante de l’incidence des fractures, ce qui souligne la complexité de l’étude des fractures chez les adultes plus âgés. 

Dans cette optique, une étude longitudinale menée pendant 25 ans et regroupant 14 220 femmes finlandaises plus âgées (52,3 ans d’âge moyen au début de l’étude) a examiné l’association entre la consommation de produits laitiers, en considérant séparément le fromage et les produits laitiers liquides (lait, lait fermenté et yogourt), et les résultats en matière de santé des os1. Des données sur les habitudes de vie et les antécédents de fractures ont été recueillies tous les cinq ans entre 1989 et 2019. Les analyses ont tenu compte de facteurs comme l’indice de masse corporelle (IMC), la consommation d’alcool, l’activité physique, l’âge, la supplémentation en calcium ou en vitamine D et la prise de médicaments connus pour avoir un effet sur les os. 

Pendant la période de l’étude, 4 358 femmes ont subi des fractures : 2 326 (53 %) ont été classées comme ostéoporotiques; 427 (10 %) étaient des fractures de la hanche; et les autres fractures (environ 40 %) étaient considérées comme non ostéoporotiques. Parmi les participantes, 6,5 % ne consommaient pas de produits laitiers liquides, 45,7 % en consommaient en quantité modérée (≤ 400 ml/jour) et 47,8 % en consommaient en quantité élevée (> 400 ml/jour). Quant au fromage, 9,4 % ont déclaré ne pas en consommer, 46,2 % en consommaient en quantité modérée (≤ 3 tranches/jour) et 44,4 % en consommaient en quantité élevée (> 3 tranches/jour). Fait à noter, la consommation de fromage tendait à être plus élevée chez les femmes dont la consommation de produits laitiers liquides était plus faible.

 
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Les analyses de survie ont montré que les femmes qui ne consommaient pas de produits laitiers liquides présentaient un risque plus élevé de fractures totales et de fractures ostéoporotiques que celles dont la consommation était modérée ou élevée. 

  • Une consommation modérée de produits laitiers était associée à une réduction de 23 % du risque de fractures totales et de 31 % du risque de fractures ostéoporotiques

  • Une consommation élevée de produits laitiers était liée à des réductions du risque de fractures totales et ostéoporotiques de 26 % et 36 %, respectivement

Lorsqu’elle était analysée en tant que variable continue, la consommation plus élevée de produits laitiers liquides était liée à une réduction des taux des deux types de fractures. Ces associations n’ont pas été observées pour le fromage. 

 
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Alors qu’aucune association n’a été détectée entre la consommation de produits laitiers liquides et les fractures de la hanche, la consommation de fromage a pour sa part été liée à un risque réduit de fracture de la hanche.  

  • Les femmes qui consommaient une quantité élevée de fromage présentaient un risque de fracture de la hanche 38 % plus faible que celles qui n’en consommaient pas. 

Lorsque la consommation de fromage était analysée en tant que variable continue, l’association demeurait significative, indiquant une tendance constante parmi les différents niveaux de consommation. 

 
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Dans leur discussion, les auteurs prennent en compte l’ensemble des données sur les effets de la consommation de produits laitiers sur le risque de fracture, qu’ils décrivent comme étant généralement neutres à bénéfiques. Ils notent que les conclusions d’études de cohortes à grande échelle et d’essais randomisés ont souvent associé une plus grande consommation de produits laitiers à une réduction du risque de fracture. Voici quelques exemples : 

  • Dans une étude de cohorte menée auprès de femmes japonaises en postménopause, chaque tasse de lait supplémentaire par jour était associée à une réduction de 4 % du risque de fracture2

  • Une étude prospective de 24 ans regroupant 103 003 femmes a révélé qu’une consommation plus élevée de produits laitiers était associée à une diminution du risque de fractures ostéoporotiques3

  • Dans une étude randomisée de deux ans chez des adultes vivant dans des établissements de soins de longue durée, l’offre de portions supplémentaires de produits laitiers entraînait une réduction de 33 % du risque global de fracture4

Ils notent également que l’absence de données à jour sur la consommation de produits laitiers et les fractures confirmées pourrait expliquer pourquoi certaines études n’ont révélé aucune association. 

Les auteurs soulignent aussi que certains types d’os, en particulier ceux riches en tissu trabéculaire comme la colonne vertébrale, pourraient être plus réceptifs au calcium alimentaire. Enfin, ils font remarquer que les produits laitiers diffèrent par leurs propriétés nutritionnelles et leurs effets physiologiques, et qu’ils ne devraient pas être traités comme une catégorie unique. Par exemple, le fromage contient moins de D-galactose, renferme des composantes supplémentaires comme des probiotiques, des prébiotiques et de la vitamine K, et possède un ratio calcium-protéines et un taux de sodium distincts. 

 
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Cette étude présente quelques limites à considérer, dont des données rapportées par les participantes et l’homogénéité de l’échantillon.  

Dans l’ensemble, cette étude met en évidence l’effet des produits laitiers sur le risque de fracture en fournissant des données à long terme précieuses, collectées à différents moments au cours d’une période de 25 ans.

 
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