Le rôle important des aliments d’origine animale dans une alimentation saine aux diverses étapes de la vie

Parmi les nombreux aliments riches en nutriments, les aliments d’origine animale (AOA) se distinguent en raison de leur densité nutritionnelle. Cette densité, entre autres attribuable aux protéines de haute qualité et à un grand nombre de vitamines et minéraux importants, fait de ces aliments un moyen pratique et efficace d’obtenir un large éventail de nutriments essentiels.

Afin d’en savoir plus sur l’importance des AOA et de la qualité des protéines dans une saine alimentation, une étude de 2024 a examiné leur rôle dans différents groupes de la population, notamment les enfants, les adultes et les adultes plus âgés¹. Les auteurs se sont aussi penchés sur les recherches en cours qui remettent en question les croyances répandues sur les risques pour la santé associés aux AOA. Enfin, ils ont exploré des preuves à l’appui tirées des Dietary Guidelines for Americans, 2020-2025.

Comprendre la qualité des protéines

Les protéines d’origine animale sont considérées comme étant de haute qualité, car elles contiennent les bonnes proportions d’acides aminés essentiels (indispensables), que l’organisme ne peut pas synthétiser. En revanche, les protéines d’origine végétale manquent souvent d’un ou de plusieurs de ces importants acides aminés, ce qui limite la synthèse protéique.

Par ailleurs, la digestibilité des protéines influe sur la biodisponibilité des acides aminés, laquelle est souvent mesurée au moyen du Digestible Indispensable Amino Acid Score (DIAAS) (score de digestibilité des acides aminés essentiels). Ce score reflète la concentration en acides aminés indispensables par gramme de protéines, ajustée pour la digestibilité à la fin de l’intestin grêle, et est déterminé sur la base de l’acide aminé essentiel le plus limitant.

Les apports nutritionnels des AOA

En plus d’être une source de protéines de haute qualité, les AOA sont d’importants contributeurs de nutriments essentiels, entre autres de zinc, de fer, de vitamine B12, de sélénium et de phosphore, lesquels sont souvent déficients ou absents dans les aliments d’origine végétale. De plus, la biodisponibilité du fer, du zinc, de la vitamine A et de la vitamine D est significativement plus élevée dans les AOA que dans de nombreux aliments d’origine végétale. Les AOA ont également un effet amplificateur sur l’absorption du fer et du zinc des aliments d’origine végétale, contribuant ainsi davantage à combler les besoins quotidiens en nutriments.

La densité nutritionnelle élevée des AOA améliore leur rendement calorique. Ils fournissent ainsi des nutriments essentiels efficacement sans ajouter de calories excessives. À titre d’exemple, l’étude souligne que, pour une alimentation totalisant 2 000 kcal, les 3 tasses de lait à teneur réduite en gras par jour recommandées dans les Dietary Guidelines for Americans, 2020-2025 fournissent 100 % du calcium et du phosphore, 50 % des protéines, et une part significative du potassium, du magnésium et de la riboflavine requis chez les adultes, en plus de fournir d’autres micronutriments. De façon similaire, pour égaler la teneur en zinc de 100 g de bœuf maigre cuit, qui fournit également des protéines, de la niacine, du sélénium et de la vitamine B12, il faudrait consommer 15 c. à soupe de beurre d’arachides, qui contiennent 7,5 fois plus de calories.

Le rôle des AOA dans les différents groupes d’âge

Nourrissons et enfants

Les nourrissons et les enfants doivent satisfaire adéquatement leurs besoins nutritionnels pour favoriser une croissance optimale, mais ils ne peuvent pas consommer des aliments en grandes quantités. Pour cette raison, la densité nutritionnelle des AOA en fait des éléments clés dans la prévention des carences nutritionnelles et la promotion d’une croissance et d’un développement optimaux. Comme l’indique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « les AOA sont la meilleure source de nutriments de haute qualité pour réduire le retard de croissance chez les tout-petits et les jeunes enfants². »

De plus en plus d’études appuient le rôle des AOA dans la prévention de l’obésité infantile. En particulier, une étude montre que la consommation de lait de vache est associée à une masse maigre et à un équilibre global des protéines plus élevés, et à une diminution du gras corporel, de pair avec une taille plus grande pendant l’enfance. Puisque l’obésité infantile est un fort prédicteur de l’obésité à l’âge adulte et qu’elle augmente le risque de développer des maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’ostéo-arthrite et le cancer plus tard dans la vie, il est important d’intervenir de façon précoce. De plus, étant donné que la malnutrition est un enjeu de santé répandu dans le monde – environ 21 % (144 millions) des enfants de moins de 5 ans ont un retard de croissance et 7 % (47 millions) sont émaciés –, les AOA peuvent aider de façon importante à réduire les carences en nutriments et à atténuer les conséquences néfastes, notamment en améliorant la fonction et le développement cognitifs et en favorisant une plus grande longueur pour l’âge.

Adultes

Depuis 1990, les taux d’obésité ont considérablement augmenté dans le monde. En fait, ils ont doublé. Or, les aliments riches en protéines peuvent jouer un rôle dans la gestion du poids. Une méta-analyse a montré qu’augmenter l’apport en protéines de 15 % à 30 % des calories totales – en remplaçant des glucides – favorise la perte de poids tout en préservant la masse maigre. Les AOA favorisent également la satiété, ce qui peut aider à améliorer la qualité de l’alimentation. La revue a aussi montré que ces aliments ont des effets bénéfiques sur l’anabolisme musculaire lorsqu’ils sont jumelés à des exercices de résistance. Il est également noté dans la revue que le moment de l’apport en protéines est important : un apport de 30 g de protéines de haute qualité 3 fois par jour pourrait être plus efficace pour stimuler la synthèse des protéines musculaires qu’un apport de protéines aléatoire.

Adultes plus âgés

Plus l’âge avance, plus les besoins en protéines augmentent pour maintenir la masse musculaire, récupérer lors de maladies, maintenir l’autonomie physique, et se protéger contre les troubles inflammatoires et cataboliques, la fragilité et les chutes. Cette augmentation des besoins en protéines est principalement due à la résistance anabolique liée à l’âge, qui entrave la synthèse des protéines musculaires et entraîne une perte musculaire. À cet égard, une étude de cohorte prospective a révélé qu’une consommation accrue d’AOA sur une période de 20 ans était associée au maintien de la masse musculaire et de la performance fonctionnelle chez les adultes plus âgés.

Remettre en question les idées reçues à propos des AOA et de la santé

Les gras saturés présents dans les AOA, en particulier dans les viandes rouges, ont souvent été critiqués pour leurs présumés effets négatifs sur la santé. Or, des données émergentes suggèrent que cette question devrait être réévaluée en tenant compte de la matrice des aliments entiers, en particulier celle des viandes non transformées et des produits laitiers entiers.

Dietary Guidelines for Americans de 2020-2025

Le département de la Santé et des Services sociaux (HHS) et le département de l’Agriculture (USDA) des États-Unis ont publié les Dietary Guidelines for Americans (DGA), 2020-2025 afin de favoriser la saine alimentation en recommandant de « faire en sorte que chaque bouchée compte ».

Reconnaissant que les AOA sont riches en nutriments, les DGA recommandent, pour une alimentation de 2 000 kcal, de consommer chaque jour 3 tasses de produits laitiers et 150 g de viandes maigres, de volailles, d’œufs ou de fruits de mer.

Pour les nourrissons et les tout-petits, les DGA recommandent d’intégrer des protéines d’origine animale, ainsi que des noix, des graines et des produits de soya en tant qu’aliments complémentaires, en raison de leur teneur élevée en protéines, fer, zinc, choline et acides gras polyinsaturés à longue chaîne. À partir de 2 ans, les produits laitiers et les produits de soya enrichis sont recommandés pour leur teneur en calcium, de même que le lait de vache ou les boissons de soya enrichis en vitamine D. Les produits d’origine végétale (à l’exception des produits de soya) contiennent significativement moins de protéines et ne contiennent pas naturellement de calcium.